Traitements

Remédiation Cognitive

Qu’est-ce que la remédiation cognitive ?

La remédiation cognitive fait partie des traitements non médicamenteux utilisés en psychiatrie. Elle permet de réduire l’impact des troubles cognitifs associés aux pathologies psychiatriques, grâce à un entraînement cognitif et à l’acquisition de nouvelles stratégies destinées à améliorer la gestion de situations quotidiennes (loisirs, travail, logement, relations inter-individuelles…). Les exercices utilisés en séances peuvent être réalisés en individuel ou en groupe. Ils peuvent reposer sur l’utilisation de supports de différentes natures, dont des programmes informatisés.

 

Pourquoi bénéficier d’une remédiation cognitive ?

La remédiation cognitive est indiquée en présence de troubles cognitifs pouvant compromettre la réussite de projets concrets. Réduire l’impact de ces troubles cognitifs a pour objectif de favoriser la réussite de ces projets.

 

Quelles sont les conditions de mise en œuvre de la remédiation cognitive ?

La remédiation cognitive ne peut être utilisée que lorsqu’une stabilisation clinique a été atteinte et que la dose des médicaments neuroleptiques a été réduite au minimum efficace. Il est donc nécessaire d’avoir, au préalable, recherché le meilleur rapport bénéfices cliniques/effets indésirables du traitement médicamenteux. Cette étape permet de ne pas traiter des troubles cognitifs dus aux symptômes (lorsque la dose du traitement est insuffisante) ou des troubles cognitifs dus au(x) médicament(s) (lorsque la dose du traitement paraît excessive et pourrait être réduite sans risquer une rechute). Cela ne signifie pas qu’il n’est impossible d’utiliser la remédiation cognitive chez un patient présentant encore des symptômes marqués ou des troubles cognitifs dus au(x) médicament(s), mais il faut que le meilleur compromis entre trop de médicament ou trop de symptômes ait été recherché et, dans la mesure du possible, obtenu.

La remédiation cognitive requiert la mise en évidence de troubles cognitifs, le choix de cibles cognitives précises et la définition d’objectifs concrets. Elle est donc mise en œuvre lorsqu’une évaluation spécifique – comprenant un bilan neuropsychologique, mais ne s’y réduisant pas – a mis en évidence, non seulement, la présence de troubles cognitifs, mais aussi d’un retentissement concret de ceux-ci à l’origine d’une gêne tangible pour le patient. La remédiation cognitive permet au patient de composer au mieux avec ses propres difficultés et de valoriser ses aptitudes.

Il est nécessaire que le patient soit apte à s’engager activement dans la démarche de remédiation. La présence d’un thérapeute spécifiquement formé est indispensable, afin qu’un apprentissage puisse avoir lieu et que des liens soient solidement établis entre les exercices réalisés en séance et les besoins concrets. Ces conditions permettent la généralisation des bénéfices et leur maintien dans la durée.

La remédiation cognitive se déroule en général sur plusieurs mois, au rythme d’une à deux séances hebdomadaires.

 

Quand et comment bénéficier d’une remédiation cognitive ?

La remédiation cognitive est un traitement complémentaire, qui est donc proposé à un patient déjà pris en charge en psychiatrie. C’est le psychiatre appartenant à un secteur de psychiatrie générale ou le psychiatre libéral, qui assure le suivi du patient, qui interroge la pertinence d’un tel soin en indiquant la réalisation d’une évaluation. De nombreuses structures mettent en œuvre des programmes de remédiation cognitive. La plupart d’entre elles appartiennent au réseau de remédiation cognitive porté par l’association francophone de remédiation cognitive – AFRC (https://wiki-afrc.org).