Traitements

Traitement pharmacologique

Quelles sont les thérapeutiques médicamenteuses utilisées pour la prise en charge des symptômes négatifs de la schizophrénie ?

Les neuroleptiques et les antipsychotiques dits « atypiques » ou de seconde génération sont les traitements de référence pour la prise en charge des schizophrénies.

Les neuroleptiques ont été considérés dès leur découverte comme ayant une action antipsychotique, c’est-à-dire réduisant les symptômes positifs de la schizophrénie (en particulier délires et hallucinations). Ils sont également caractérisés par leur induction d’effets indésirables neurologiques de type Parkinsonisme (notamment akinésie - lenteur d'initiation des mouvements avec tendance à l'immobilité - et tremblement). Les molécules dites « de seconde génération » possèdent une efficacité comparable, mais une meilleure tolérance neurologique. Cette classe est hétérogène d’un point de vue pharmacologique.

L’efficacité sur les symptômes négatifs de la schizophrénie des molécules disponibles (et en particulier les neuroleptiques) est insatisfaisante (en comparaison de leur action sur la symptomatologie positive) et permet d’obtenir une amélioration clinique sur cette dimension variable en fonction des sujets.

Les molécules de seconde génération (ou atypiques), du fait de leur meilleure tolérance neurologique, entraineraient moins de symptômes négatifs dits « secondaires » (c’est-à-dire consécutifs notamment aux traitements pharmacologiques). Leur action sur les symptômes négatifs dits « primaires » est controversée. Dans l’état actuel des données scientifiques, les molécules de cette catégorie sont recommandées dans la prise en charge au long cours de la schizophrénie pour améliorer les symptômes négatifs.

 

Comment employer ces traitements pharmacologiques ?

Le choix de la molécule dépend de l’effet clinique recherché par le clinicien, mais aussi des caractéristiques du patient et de sa maladie ainsi que de ses préférences.

La dose à employer est pour la prévention des récidives, celle efficace lors de l’épisode aigu, dans le respect du meilleur rapport efficacité/tolérance.

L’efficacité sur les symptômes négatifs n’apparaît qu’au bout de plusieurs semaines. Il n’est pas possible de définir un profil spécifique d’action sur les différentes dimensions de la symptomatologie négative.

Il s’agit de composés efficaces, mais qui, à côté des bénéfices obtenus, présentent des effets secondaires, neurologiques mais aussi métaboliques, cardiaques, voire dans certains cas hématologiques, ophtalmologiques ou cutanés. Ces traitements lorsqu’ils sont prescrits doivent être assortis d’une surveillance médicale.

Il s’agit d’un traitement au long cours, dont l’interruption est associée à un risque très augmenté de récidive et dont la poursuite est donc essentielle.

Les stratégies (comme la psycho-éducation) permettant l’amélioration de l’observance au traitement médicamenteux sont un outil supplémentaire renforçant leur efficacité.

Les traitements médicamenteux doivent être employés conjointement avec des stratégies psycho-sociales du fait de l’effet synergique observé, en particulier sur les symptômes négatifs.

                      

Existe t’il d’autres stratégies médicamenteuses ou biologiques ?

Les antidépresseurs ont été utilisés pour le traitement des symptômes négatifs, en association aux antipsychotiques, mais les résultats sont inconstants en fonction des patients et des situations cliniques. Ils ne peuvent être recommandés de façon systématique.

De nombreuses autres molécules (ou stratégies biologiques non médicamenteuses, comme la stimulation magnétique transcranienne (TMS)), ont été testées ou sont en développement pour la prise en charge des symptômes négatifs. Pour l’instant, les résultats des études, ne permettent pas de les considérer comme utilisables en pratique courante

 

Pour en savoir plus

Différents types de recommandations professionnelles existent. Elles sont de nature différentes  (dans leurs objectifs, leurs moyens et leurs contenus) et sont remises à jour régulièrement du fait de l'évolution des données scientifiques. 

Elles ne constitutent pas des propositions univoques de traitement mais permettent de fixer un cadre dans lequel une prise en charge personnalisée adaptée à chaque personne peut être mise en place.  Nous ne citerons que les recommandations internationales issues d'un consensus professionnel large ou les recommandations françaises correspondant à la pratique en France.

Cette liste n'est pas exhaustive.

Les recommandations internationales (en anglais)

http://www.wfsbp.org/fileadmin/user_upload/Treatment_Guidelines/WFBSP_SZ_Guidelines_Part1_2012.pdf

http://www.wfsbp.org/fileadmin/user_upload/Treatment_Guidelines/WFBSP_SZ_Guidelines_Part2_2013.pdf

Les recommandations françaises

http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/guide_ald23_schizophr_juin_07.pdf

http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2008-06/08-090_gp_schizophenie_2008-06-16_14-36-31_927.pdf