Anhédonie

Thème

Troubles des émotions

Sous-Symptômes

  • Anhédonie
  • Peu d’intérêts récréatifs et de loisirs
  • Peu d’intérêt de relations interpersonnelles et sexuelles.

Définition

Le terme d’anhédonie désigne l'incapacité à éprouver du plaisir ou à l’anticiper. Cette diminution ou absence de la sensibilité au plaisir est spontanément  exprimée par les personnes qui en souffrent,  en se plaignant de n’avoir «goût à rien ». Ce symptôme présent et gênant chez un tiers des patients ayant un trouble schizophrénique, est un trait stable dans le temps. Il n’est pas spécifique de la schizophrénie. Il se retrouve dans d’autres pathologies mentales comme l’épisode dépressif majeur pour lequel il constitue un des critères essentiels du diagnostic. Il existe cependant une différence, dans le trouble schizophrénique, il s’agit surtout d’une incapacité à imaginer un plaisir à venir; dans la dépression il s'agit d'une difficulté à l'éprouver. Il doit être distingué de l’athymhormie  -défaut de dynamisme vital et thymique- avec lequel on le confond souvent et qui est à l’origine d’un désintérêt, d’une inertie et d’un émoussement affectif, chez les patients atteints de schizophrénie, mais aussi au cours de certaines lésions neurologiques cérébrales. L’anhédonie concerne toutes les activités susceptibles de donner du plaisir et se traduit par un manque d’intérêt pour les activités récréatives ou de loisirs habituelles du sujet; celui-ci n’a aucun plaisir à manger et trouve que les aliments sont sans saveur; il n’a pas envie de partager de moments de convivialité avec les personnes qui lui sont chères et n’éprouve qu’un faible d’intérêt pour la sexualité.


Les mots pour le dire - Expression

Ce qu'expriment les patients

  • « …Il y a plein de choses dans la vie autre que la maladie, mais on ne se sent pas concerné… »
  • « …Je ne vais pas aux repas de famille, parce qu’on va dire “Alors, t’en es où ?“… »
  • « …ce qui me manque, c'est d’arriver à profiter d’un moment simple… »
  • « …Plus envie de m’intéresser à un bouquin. Plus envie de lire un journal. Donc on perd, là aussi, énormément, je suppose… »
  • « ... je n’ai aucune empathie par rapport à l’entourage… »
  • « …Je n’éprouve plus de joie, je n’éprouve plus de plaisir… »
  • « …je n’avais plus aucune émotion en fait. Je n’éprouvais plus du tout de joie de vivre… »

Ce qu’en disent les proches

  • « …Il est dans la négativité: "je ne veux plus"… »
  • « …Il a très peu d'amis, perte d'élan social… »
  • « …il n'a pas beaucoup d’envie de faire quoi que ce soit… »
  • « …il se force pour lire, pour entraîner son attention et sa mémoire, et il n’a pas de plaisir à ça… »
  • « …Il prend le jour pour la nuit. Il vit sur l’ordinateur la nuit et il dort la journée. Il ne sort plus. Il ne s’intéresse plus à rien… »
  • « …il n'a pas beaucoup d’envie de faire quoi que ce soit… »
  • « …l’incapacité que la personne a de se projeter… »

Conséquences dans la vie de tous les jours - Retentissement

L’anhédonie entraine une diminution marquée de l’intérêt pour toutes ou presque toutes les activités habituellement plaisantes, de manière constante et durable (tous les jours et presque toute la journée); elle est signalée par le sujet lui-même ou par ses proches qui en constatent le retentissement dans sa vie quotidienne. Il s’alimente uniquement pour apaiser sa faim, n’a que peu ou pas d’activités de loisirs et n’éprouve aucune satisfaction professionnelle s’il a un emploi. Chez les patients souffrant de trouble schizophrénique, l’anhédonie touche principalement ses relations sociales. Il semble indifférent dans ses relations avec ses proches à qui il ne manifeste que peu d’affection et dont il ne recherche pas le contact, au risque de leur apparaître comme froid et distant, même s’il en est dépendant. Il a une vie sentimentale et/ou sexuelle très pauvre. Cet émoussement du goût pour les choses de la vie contribue à un manque de motivation pour entreprendre des activités et aboutit donc à un appauvrissement de la vie relationnelle. De fait, ne recherchant pas le contact avec les autres, son isolement s’accroît avec les années.


Auto-évaluation

Complètement d'accord Un peu d'accord Pas du tout d'accord
Je ne ressens pas spécialement de plaisir à discuter avec les autres
J’ai du mal à éprouver un certain plaisir même au cours des activités que je choisis
Lorsque je m’imagine faire telle ou telle activité, cela ne me donne pas spécialement de plaisir
Le sexe, je n’en vois pas l’intérêt
Score ≥ 6 ?
Parlez-en à votre médecin
Score
0

Cela peut aussi faire penser à ...

Cannabis

-

+/-

+

++

+++
Dépression

-

+/-

+

++

+++
Syndrome extrapyramidal

-

+/-

+

++

+++
Troubles organiques

-

+/-

+

++

+++
Autres drogues

-

+/-

+

++

+++
Légende
  • - A priori pas de lien attendu,
  • +/- peut (rarement et de manière atypique) être retrouvé,
  • + peut être retrouvé,
  • ++ il s'agit d'un problème potentiellement explicatif, donc à rechercher,
  • +++ il s'agit d'une confusion fréquente, donc toujours à éliminer,

Traitements

Traitement pharmacologique Voir la fiche
Thérapies cognitives et comportementales (TCC) Voir la fiche
Hygiène de vie Voir la fiche
Stimulation Magnétique Transcranienne (TMS) Voir la fiche
Remédiation Cognitive Voir la fiche
Psycho-Education Voir la fiche

Echelles qui évaluent le symptôme

Nom de l'item Echelle où est évalué cet item
Perte d’intérêt
Intérêt pour la sexualité réduit
Intérêt pour la sexualité
Perte d’intérêt sexuel
Intérêt et activité sexuels
Plaisir social
Anhédonie
Social : plaisir attendu
Social : plaisir de la semaine précédente
Perte de la capacité à éprouver du plaisir
Plaisir récréatif ou professionnel
Fréquence de plaisir
Intérêts réduits
Intérêts réduits
Restriction des intérêts
Centres d’intérêts et loisirs réduits
Intensité du plaisir
Intensité d’un futur plaisir attendu
Loisir : plaisir attendu
Loisir : plaisir de la semaine précédente
Activité professionnelle : plaisir attendu
Intérêts et activités de loisirs
Fatigue

Un peu d'histoire...

Le terme d’Anhédonie fut créé par le philosophe et fondateur de la psychologie française, Théodule RIBOT, en 1896.  Il désigne un déficit dans la capacité à éprouver du désir.

DIDE et GUIRAUD en ( 1929 dans "Psychiatrie de médecin praticien") posent le désintérêt comme l’un des cinq symptômes fondamentaux de l’hébéphrénie.