Troubles cognitifs

Thème

Diminution des performances cognitives

Sous-Symptômes

  • Difficultés cognitives
  • Troubles attentionnels (troubles de l’attention sélective/troubles de l’attention partagée/troubles de l’attention soutenue)
  • Troubles de la mémoire (troubles de la mémoire de travail/troubles de la mémoire à long terme), troubles des fonctions visuo-spatiales
  • Troubles des fonctions exécutives (troubles de la planification/troubles de l’inhibition/troubles de la flexibilité cognitive)
  • Troubles de la métacognition, troubles de la cognition sociale (troubles de la reconnaissance des émotions/troubles de la théorie de l’esprit)

Définition

Les troubles cognitifs se manifestent par une altération de la capacité à traiter les informations, ils concernent l'attention, la mémoire, les fonctions visuo-spatiales, les fonctions exécutives, la métacognition et la cognition sociale.

Les troubles de l’attention se caractérisent par une altération de la capacité à se consacrer au traitement des informations pertinentes. Il peut s’agir d’une incapacité à fixer son attention sur quelque chose (trouble de l’attention sélective), d’une incapacité à se concentrer de manière durable (trouble de l’attention soutenue) ou d’une incapacité à s’impliquer simultanément dans plusieurs tâches (trouble de l’attention partagée). Ces manifestations gênantes sont fréquentes dans la schizophrénie.

Les troubles de la mémoire se manifestent par une incapacité à conserver les informations de manière à pouvoir les utiliser lorsque cela devient nécessaire. Il peut s’agir d’une altération de la capacité à conserver celles-ci de manière transitoire (troubles de la mémoire de travail) ou de manière durable (troubles de la mémoire à long terme pouvant affecter ses propres souvenirs, voire les connaissances générales).

Les troubles des fonctions visuo-spatiales se caractérisent par des difficultés à se repérer ou à situer des objets dans l'espace.

Les troubles des fonctions exécutives se caractérisent par des difficultés pour organiser son comportement ou ses pensées. Il peut s’agir d’une altération de la capacité à effectuer des actions dans un ordre adéquat (troubles de la planification), d’une altération de la capacité à ne pas réaliser une action qui est suscitée par le contexte ou, au contraire, de mettre en œuvre une telle action (défaut ou excès d’inhibition) ou d’une altération de la capacité à désinvestir une action pour en investir une autre (troubles de la flexibilité cognitive).

 Les troubles de la métacognition se caractérisent par une altération de la capacité à penser sur ses propres pensées ou ses propres actions.

Les troubles de la cognition sociale se caractérisent par des difficultés pour comprendre ce qu’autrui pense, ressent ou désire (troubles de la théorie de l’esprit et troubles de la reconnaissance des émotions).


Les mots pour le dire - Expression

Ce qu'expriment les patients

  • « …Moins on attache d’importance aux choses et moins on les retient, quoi… »
  • « …Je lis la page, mais il faut que je la relise parce que je sais pas ce que j’ai lu … »
  • « …Je n’arrive plus à lire… »
  • « …Je n’arrive plus à regarder la télévision… »
  • « …Je ne peux pas tenir une conversation qui dure… »
  • « …Je ne peux pas suivre un film sous-titré… »
  • « …Je n'arrive pas à faire correctement deux choses à la fois… »
  • « …J'oublie tout de suite les numéros de téléphone, je n’arrive pas à faire du calcul mental… »
  • « …Je ne me souviens jamais de ce que j'ai fait la veille, mes souvenirs sont souvent flous sur la date, le lieu ou ce que j’ai pu ressentir… »
  • « …J'ai l'impression de ne plus rien savoir, je perds toujours lorsque je joue à un jeu qui demande des connaissances générales… »
  • « …Je n'arrive pas à retenir une liste de course, je n'achète jamais ce que j'avais prévu… »
  • « …Je me perds en ville, j’appréhende de conduire ma voiture… »
  • « …Je n'arrive pas à faire les choses dans le bon ordre, j’ai des difficultés pour cuisiner… »
  • « …J'ai du mal à laisser tomber ce que je suis en train de faire pour passer à autre chose, même si c'est plus important… »
  • « …Je ne peux pas m'empêcher d'agir, j’ai du mal à ne pas couper la parole lors d’une conversation… »
  • « …Je ne prends pas les bonnes décisions… »
  • « …Je ne comprends pas ce que les autres ressentent… »

Ce qu’en disent les proches

  • « …Il n’arrive pas à planifier les choses, à s’organiser dans le temps… »
  • « …Il doit faire quelque chose, s’il le fait pas tout de suite, il a oublié après… »
  • « …il se force pour lire, pour entraîner son attention et sa mémoire, et il n’a pas de plaisir à ça… »

Conséquences dans la vie de tous les jours - Retentissement

Le fait de ne pas pouvoir être attentif, de ne pas pouvoir mémoriser ou d’être en difficulté pour organiser ses pensées et ses actions constitue une gêne majeure pour la réalisation de n’importe quelle activité. Cela favorise donc le désœuvrement et l’isolement. Le fait d’être en difficulté pour prendre du recul par rapport à ses propres pensées ou de ne pas pouvoir appréhender celles d’autrui peut favoriser un retrait social, un trouble des interactions sociales ou la construction d’idées inappropriées.


Auto-évaluation

Complètement d'accord Un peu d'accord Pas du tout d'accord
Je ne peux pas suivre une conversation
Lorsque je dois faire des achats dans un grand magasin, j'oublie systématiquement de prendre ce que j'avais prévu
Score = 4 ?
Parlez-en à votre médecin
Score
0

Cela peut aussi faire penser à ...

Dépression

-

+/-

+

++

+++
Syndrome extrapyramidal

-

+/-

+

++

+++
Troubles organiques

-

+/-

+

++

+++
Cannabis

-

+/-

+

++

+++
Autres drogues

-

+/-

+

++

+++
Légende
  • - A priori pas de lien attendu,
  • +/- peut (rarement et de manière atypique) être retrouvé,
  • + peut être retrouvé,
  • ++ il s'agit d'un problème potentiellement explicatif, donc à rechercher,
  • +++ il s'agit d'une confusion fréquente, donc toujours à éliminer,

Traitements

Psycho-Education Voir la fiche
Traitement pharmacologique Voir la fiche
Thérapies cognitives et comportementales (TCC) Voir la fiche
Hygiène de vie Voir la fiche
Stimulation Magnétique Transcranienne (TMS) Voir la fiche
Remédiation Cognitive Voir la fiche

Echelles qui évaluent le symptôme

Nom de l'item Echelle où est évalué cet item
Difficulté d’abstraction
Mémoire
Attention déficiente
Mémorisation difficile
Faible concentration
Attention
Distractibilité/manque d’attention
Inattention dans les activités sociales
Inattention durant la cotation
Orientation
Trouble de la concentration, difficultés à penser
Evaluation globale de l’attention
Nota Bene : l'évaluation approfondie des troubles cognitifs se fait par un bilan neuropsychologique spécifique.

Un peu d'histoire...

DIFFICULTES COGNITIVES Selon Emil KRAEPELIN  (1887. Psychiatrie) la schizophrénie est conceptualisée comme un désordre cognitif primaire qui, débutant à l’âge adulte, évolue vers un déclin fonctionnel et intellectuel. Etaient ainsi décrits des troubles de l’attention, de la motivation, de l’apprentissage, de la résolution de problèmes. Certains déficits dans le fonctionnement social, dans la capacité à se prendre en charge, étaient rattachés à ce domaine. Si BLEULER en 1911 signe son désaccord  avec Kraepelin sur l’âge de début et l’évolution de la maladie, il ratifie avec ses « symptômes fondamentaux » l’hypothèse déficitaire cognitive comme cause principale et originelle de la maladie. Plus tard les recherches de KENT et ROSANOFF, (1910. A study of association in insanity) mettront l’accent sur le déficit des connections associatives. Les études ultérieures verront naître une controverse pour savoir si, chez les schizophrènes, le déficit intellectuel est global ou s’il est plus sélectif, plus marqué dans certains aspects décisifs du fonctionnement. (1973. CHAPMAN. Disordered thoughts in schizophrenia)

Le développement de la neuropsychologie, dans la seconde partie du XXème siècle, puis des sciences cognitives, à la fin de celui-ci, ont permis de mieux comprendre et de mieux définir les troubles cognitifs associés à la schizophrénie.