Les troubles cognitifs se manifestent par une altération de la capacité à traiter les informations, ils concernent l'attention, la mémoire, les fonctions visuo-spatiales, les fonctions exécutives, la métacognition et la cognition sociale.
Les troubles de l’attention se caractérisent par une altération de la capacité à se consacrer au traitement des informations pertinentes. Il peut s’agir d’une incapacité à fixer son attention sur quelque chose (trouble de l’attention sélective), d’une incapacité à se concentrer de manière durable (trouble de l’attention soutenue) ou d’une incapacité à s’impliquer simultanément dans plusieurs tâches (trouble de l’attention partagée). Ces manifestations gênantes sont fréquentes dans la schizophrénie.
Les troubles de la mémoire se manifestent par une incapacité à conserver les informations de manière à pouvoir les utiliser lorsque cela devient nécessaire. Il peut s’agir d’une altération de la capacité à conserver celles-ci de manière transitoire (troubles de la mémoire de travail) ou de manière durable (troubles de la mémoire à long terme pouvant affecter ses propres souvenirs, voire les connaissances générales).
Les troubles des fonctions visuo-spatiales se caractérisent par des difficultés à se repérer ou à situer des objets dans l'espace.
Les troubles des fonctions exécutives se caractérisent par des difficultés pour organiser son comportement ou ses pensées. Il peut s’agir d’une altération de la capacité à effectuer des actions dans un ordre adéquat (troubles de la planification), d’une altération de la capacité à ne pas réaliser une action qui est suscitée par le contexte ou, au contraire, de mettre en œuvre une telle action (défaut ou excès d’inhibition) ou d’une altération de la capacité à désinvestir une action pour en investir une autre (troubles de la flexibilité cognitive).
Les troubles de la métacognition se caractérisent par une altération de la capacité à penser sur ses propres pensées ou ses propres actions.
Les troubles de la cognition sociale se caractérisent par des difficultés pour comprendre ce qu’autrui pense, ressent ou désire (troubles de la théorie de l’esprit et troubles de la reconnaissance des émotions).
Le fait de ne pas pouvoir être attentif, de ne pas pouvoir mémoriser ou d’être en difficulté pour organiser ses pensées et ses actions constitue une gêne majeure pour la réalisation de n’importe quelle activité. Cela favorise donc le désœuvrement et l’isolement. Le fait d’être en difficulté pour prendre du recul par rapport à ses propres pensées ou de ne pas pouvoir appréhender celles d’autrui peut favoriser un retrait social, un trouble des interactions sociales ou la construction d’idées inappropriées.
Complètement d'accord | Un peu d'accord | Pas du tout d'accord | |
---|---|---|---|
Je ne peux pas suivre une conversation | |||
Lorsque je dois faire des achats dans un grand magasin, j'oublie systématiquement de prendre ce que j'avais prévu |
Psycho-Education | Voir la fiche |
Traitement pharmacologique | Voir la fiche |
Thérapies cognitives et comportementales (TCC) | Voir la fiche |
Hygiène de vie | Voir la fiche |
Stimulation Magnétique Transcranienne (TMS) | Voir la fiche |
Remédiation Cognitive | Voir la fiche |
Nom de l'item | Echelle où est évalué cet item |
---|---|
Difficulté d’abstraction | PANSS |
Mémoire | NSRS |
Attention déficiente | HEN |
Mémorisation difficile | SSRAW |
Faible concentration | SSRAW |
Attention | NSRS |
Distractibilité/manque d’attention | SSRAW |
Inattention dans les activités sociales | SANS |
Inattention durant la cotation | SANS |
Orientation | NSRS |
Trouble de la concentration, difficultés à penser | SDSS |
Evaluation globale de l’attention | SDSS |
DIFFICULTES COGNITIVES Selon Emil KRAEPELIN (1887. Psychiatrie) la schizophrénie est conceptualisée comme un désordre cognitif primaire qui, débutant à l’âge adulte, évolue vers un déclin fonctionnel et intellectuel. Etaient ainsi décrits des troubles de l’attention, de la motivation, de l’apprentissage, de la résolution de problèmes. Certains déficits dans le fonctionnement social, dans la capacité à se prendre en charge, étaient rattachés à ce domaine. Si BLEULER en 1911 signe son désaccord avec Kraepelin sur l’âge de début et l’évolution de la maladie, il ratifie avec ses « symptômes fondamentaux » l’hypothèse déficitaire cognitive comme cause principale et originelle de la maladie. Plus tard les recherches de KENT et ROSANOFF, (1910. A study of association in insanity) mettront l’accent sur le déficit des connections associatives. Les études ultérieures verront naître une controverse pour savoir si, chez les schizophrènes, le déficit intellectuel est global ou s’il est plus sélectif, plus marqué dans certains aspects décisifs du fonctionnement. (1973. CHAPMAN. Disordered thoughts in schizophrenia)
Le développement de la neuropsychologie, dans la seconde partie du XXème siècle, puis des sciences cognitives, à la fin de celui-ci, ont permis de mieux comprendre et de mieux définir les troubles cognitifs associés à la schizophrénie.