Le ralentissement psychomoteur regroupe le ralentissement physique et psychique et la réduction de l’activité. Dans le trouble schizophrénique il est distinct du ralentissement observé dans les dépressions qui est intriqué avec la baisse d’énergie et le manque de motivation. Il s’agit dans le trouble schizophrénique d’un "pur" ralentissement des gestes, des mimiques, du comportement et du discours, sans forcément de perte simultanée d’énergie ou de motivation (même si celles-ci peuvent être perturbées de manière indépendante).
La manifestation minimale est une réduction et/ou un ralentissement du mouvement, une raréfaction et/ou un ralentissement du discours et de la parole. Le discours comporte des pauses parfois longues. La communication devient ralentie et improductive. La gestuelle et la mimique s'appauvrissent nettement, le visage devient inexpressif et le sujet reste assis ou couché. Dans sa forme la plus sévère, il n’y a plus de mouvements et le sujet reste figé. Il ne fait plus rien et n’engage plus aucune discussion même s’il est stimulé. A l’extrême, le sujet ne bouge plus et est complètement mutique même si des sollicitations extérieures sont présentes et pressantes, ce qui correspond à un tableau dit catatonique : aspect figé, maintien des attitudes immobiles, refus de parole et de contact.
Outre le ralentissement et la diminution des échanges avec l’entourage et les interlocuteurs, ce ralentissement nuit à toutes les activités usuelles, notamment du fait de la diminution des activités et tâches quotidiennes telles que les activités d’hygiène individuelle (prendre sa douche régulièrement, s’habiller proprement) ou domestique (ménage de son logement, courses, magasinage), les activités sociales (démarches administratives, activités de loisirs) et bien sûr les activités professionnelles. L’entourage perçoit de manière négative ce ralentissement et qu'il assimile parfois à de la fainéantise (jugement négatif du comportement de leur proche).
Complètement d'accord | Un peu d'accord | Pas du tout d'accord | |
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On me dit que je suis lent au travail ou dans les activités de tous les jours | |||
Je me déplace beaucoup plus lentement que la plupart des autres |
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Nom de l'item | Echelle où est évalué cet item |
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Activité motrice spontanée | MASS |
Ralentissement des mouvements du corps | SAPNS |
Lenteur des mouvements | SRFSS |
Ralentissement moteur | BPRS |
Lenteur/maladresse des mouvements | HEN |
Mouvements ralentis | NSA |
Est ralenti | SAPNS |
Perturbation des mouvements volontaires | SEDS |
Ralentissement psychomoteur | K-MS |
Pensée ralentie | SEDS |
Absence de pensée | SEDS |
Evaluation globale de la pensée | HEN |
PAUVRETE DES MOUVEMENTS SPONTANES, DE L’EXPRESSIVITE GESTUELLE, RALENTISSEMENT GESTUEL
Karl Ludwig KAHLBAUM décrit en (1874) la catatonie « folie avec tension musculaire » syndrome dans lequel il intègre le négativisme (opposition à toute proposition), la passivité qui voit le schizophrène subir sans réaction les propositions venues de l’extérieur, mais surtout un syndrome moteur dans lequel il intègrera l’attitude figée, la perte de l’initiative motrice, la raideur généralisée. Il décrira aussi la catalepsie ou flexibilité cireuse des mouvements qui peuvent persister, même dans des positions inconfortables. Ces notions seront reprises plus tard par KRAEPELIN (1887 dans "Traité de psychiatrie") puis BLEULER (1911 dans "La démence précoce ou le groupe des schizophrénies") qui l’intègrera dans les symptômes primaires de la maladie.
PAUVRETE DE LA PROSODIE , VOIX MONOTONE, VOIX PEU PUISSANTE ; chez le patient souffrant de schizophrénie , le discours est vidé de toute émotion, de tout contenu affectif. Il paraît également dévitalisé, inerte et sans élan. Privé à la fois du relief de la participation instinctivo-affective et de l’élan vital qui le supporte habituellement, cette double défaillance détermine ce que DIDE et GUIRAUD (1922 dans "Psychiatrie du médecin praticien") ont défini sous le terme d’athymhormie, à la fois perte de la vie des sentiments et de l’élan vital. Cette athymhormie, pathognomonique de la maladie selon les auteurs, se retrouve également au plan intellectuel, instinctuel et comportemental.