Retrait Social

Thème

Troubles de la socialisation

Sous-Symptômes

  • Retrait social
  • Isolement social passif/apathique
  • Relationnel pauvre
  • Asociabilité
  • Manque d’activités sociales
  • Difficultés pour l’intimité et la proximité
  • Peu de relations avec amis et pairs
  • Inattention et désintérêt social

Définition

Le manque d’intérêt pour la vie sociale des personnes souffrant de troubles schizophréniques et leurs difficultés à établir des liens -superficiels ou intimes- avec autrui (pouvant être favorisé par des craintes délirantes ou des idées de persécution) aboutit généralement à leur retrait social. Celui-ci fut longtemps assimilé à la notion de repli autistique résultant de la « perte du contact vital avec la réalité ». Toutefois, ce concept traduit plus le repli du sujet sur sa vie intérieure et la construction d’un univers personnel impénétrable que l’isolement social et la pauvreté relationnelle retrouvés dans les critères diagnostiques des classifications psychiatriques actuelles. De fait, le retrait social y est plus considéré comme un désintérêt pour les relations interpersonnelles et un manque de goût pour la vie sociale que comme la nécessité de trouver refuge dans sa vie intérieure. Pour autant, il donne aux autres une impression de froideur émotionnelle, d’hermétisme et d’indifférence à autrui.

Son intensité peut varier de la simple diminution des interactions sociales jusqu’à un isolement important, voire un confinement au domicile (isolé, enfermé dans sa chambre sur de longues périodes). Le sujet peut s’en accommoder ou se plaindre de ne pas avoir de relation avec des amis ou sa famille. Il peut sembler satisfait d’être isolé ou déplorer ne pas partager de vie intime avec un proche. Le retrait social peut traduire une certaine passivité sociale ou, plus rarement, s’inscrire dans une mise à distance active et éventuellement hostile vis-à-vis des autres, voire dans ce que les psychiatres appellent  le « négativisme » (refus de la main tendue, mutisme, …).


Les mots pour le dire - Expression

Ce qu'expriment les patients

  • « …Je ne me sens pas comme les autres, alors je me replie… »
  • « …On se sent bizarre, on peut pas se dire « je suis comme tout le monde », donc forcément, repli… »
  • « …Je ne vais pas aux repas de famille, parce qu’on va dire “Alors, t’en es où ?“… »
  • « …S'il y a plusieurs personnes, ça devient très compliqué… »

Ce qu’en disent les proches

  • « …Il y a plein de choses dans la vie autre que la maladie, mais on ne se sent pas concerné… »
  • « …Il ne va pas vers les autres. Si les autres viennent vers lui, pas de problème… »
  • « …il est toujours avec son MP3, un peu en retrait dans sa bulle… »

Conséquences dans la vie de tous les jours - Retentissement

Le retrait social entraine un isolement progressif du patient qui en souffre. Même s’il n’est pas souhaité, il est souvent perçu par l’entourage comme une forme de désintérêt relationnel qui est généralement plus apparent que réel. Du fait de l’absence de stimulations interpersonnelles, le patient devient progressivement prisonnier de sa vie intérieure. Il peut également interpréter cette absence d’échanges affectifs comme une marque d’hostilité, voire en ressentir des idées délirantes de persécution. N’étant pas intégré dans des activités sociales, il est de moins en moins sollicité par ses proches et son inactivité ne fait donc que croître et le prive de possibles soutiens ou d’aides concrètes dans des démarches de réinsertion sociale. L’absence de velléités de rencontre ne lui permet pas de construire une vie sentimentale et sexuelle satisfaisante. 1 patient sur 5 se marie et a des relations sociales satisfaisantes. 


Auto-évaluation

Complètement d'accord Un peu d'accord Pas du tout d'accord
Je préfère être seul dans mon coin
Je suis mieux quand je suis seul car je me sens mal à l'aise avec une personne proche
Sortir avec les copains ou la famille, cela ne me dit rien
Je ne cherche pas particulièrement à contacter et rencontrer des ami(e)s (courriers, téléphone, ou SMS etc…)
Score ≥ 6 ?
Parlez-en à votre médecin
Score
0

Cela peut aussi faire penser à ...

Dépression

-

+/-

+

++

+++
Syndrome extrapyramidal

-

+/-

+

++

+++
Troubles organiques

-

+/-

+

++

+++
Cannabis

-

+/-

+

++

+++
Autres drogues

-

+/-

+

++

+++
Légende
  • - A priori pas de lien attendu,
  • +/- peut (rarement et de manière atypique) être retrouvé,
  • + peut être retrouvé,
  • ++ il s'agit d'un problème potentiellement explicatif, donc à rechercher,
  • +++ il s'agit d'une confusion fréquente, donc toujours à éliminer,

Traitements

Traitement pharmacologique Voir la fiche
Thérapies cognitives et comportementales (TCC) Voir la fiche
Hygiène de vie Voir la fiche
Stimulation Magnétique Transcranienne (TMS) Voir la fiche
Remédiation Cognitive Voir la fiche
Psycho-Education Voir la fiche

Echelles qui évaluent le symptôme

Nom de l'item Echelle où est évalué cet item
Retrait social
Retrait social
Indifférence/manque d’affection pour la famille, les amis
Indifférent à l’environnement (personnel, visiteurs, patients, environnement physique)
Réduction de la vie sociale
Asocialité comportement
Asocialité expérience interne
Social : relations familiales
Incapacités à vivre des relations étroites ou intimes
Participation à des groupes et activités
Relations avec les amis et collègues
Sentiments et motivations concernant les relations proches et attentionnées
Expressivité relationnelle
Diminution de l’élan social
Evaluation globale de l’anhédonie et du retrait social

Un peu d'histoire...

La dimension autistique telle que définie par Eugen BLEULER en 1911 (Dementia praecox ou le groupe des schizophrénies) est un repli dans un « monde pour soi » avec prédominance « morbide de la vie intérieure » ou « pathologique de la vie interne », aux dépens des relations avec le monde extérieur (détachement de la réalité).

BLEULER précise que pour le "schizophrène autiste", le « défaut de rapport affectif » ne correspond pas à une « perte de la fonction du réel », mais du maintien d'un monde à soi, d'où le terme autisme du grec auto, soi-même

KANNER ( 1943 ) l’autisme n’est pas seulement une conséquence tardive du processus schizophrénique mais inversement comme un tableau spécifique, une entité à part entière, primaire, précoce, néonatale. ASPERGER ( 1944 ) insiste sur cette persistance dans le temps de la personnalité autistique.