Le manque d’intérêt pour la vie sociale des personnes souffrant de troubles schizophréniques et leurs difficultés à établir des liens -superficiels ou intimes- avec autrui (pouvant être favorisé par des craintes délirantes ou des idées de persécution) aboutit généralement à leur retrait social. Celui-ci fut longtemps assimilé à la notion de repli autistique résultant de la « perte du contact vital avec la réalité ». Toutefois, ce concept traduit plus le repli du sujet sur sa vie intérieure et la construction d’un univers personnel impénétrable que l’isolement social et la pauvreté relationnelle retrouvés dans les critères diagnostiques des classifications psychiatriques actuelles. De fait, le retrait social y est plus considéré comme un désintérêt pour les relations interpersonnelles et un manque de goût pour la vie sociale que comme la nécessité de trouver refuge dans sa vie intérieure. Pour autant, il donne aux autres une impression de froideur émotionnelle, d’hermétisme et d’indifférence à autrui.
Son intensité peut varier de la simple diminution des interactions sociales jusqu’à un isolement important, voire un confinement au domicile (isolé, enfermé dans sa chambre sur de longues périodes). Le sujet peut s’en accommoder ou se plaindre de ne pas avoir de relation avec des amis ou sa famille. Il peut sembler satisfait d’être isolé ou déplorer ne pas partager de vie intime avec un proche. Le retrait social peut traduire une certaine passivité sociale ou, plus rarement, s’inscrire dans une mise à distance active et éventuellement hostile vis-à-vis des autres, voire dans ce que les psychiatres appellent le « négativisme » (refus de la main tendue, mutisme, …).
Le retrait social entraine un isolement progressif du patient qui en souffre. Même s’il n’est pas souhaité, il est souvent perçu par l’entourage comme une forme de désintérêt relationnel qui est généralement plus apparent que réel. Du fait de l’absence de stimulations interpersonnelles, le patient devient progressivement prisonnier de sa vie intérieure. Il peut également interpréter cette absence d’échanges affectifs comme une marque d’hostilité, voire en ressentir des idées délirantes de persécution. N’étant pas intégré dans des activités sociales, il est de moins en moins sollicité par ses proches et son inactivité ne fait donc que croître et le prive de possibles soutiens ou d’aides concrètes dans des démarches de réinsertion sociale. L’absence de velléités de rencontre ne lui permet pas de construire une vie sentimentale et sexuelle satisfaisante. 1 patient sur 5 se marie et a des relations sociales satisfaisantes.
Complètement d'accord | Un peu d'accord | Pas du tout d'accord | |
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Je préfère être seul dans mon coin | |||
Je suis mieux quand je suis seul car je me sens mal à l'aise avec une personne proche | |||
Sortir avec les copains ou la famille, cela ne me dit rien | |||
Je ne cherche pas particulièrement à contacter et rencontrer des ami(e)s (courriers, téléphone, ou SMS etc…) |
Traitement pharmacologique | Voir la fiche |
Thérapies cognitives et comportementales (TCC) | Voir la fiche |
Hygiène de vie | Voir la fiche |
Stimulation Magnétique Transcranienne (TMS) | Voir la fiche |
Remédiation Cognitive | Voir la fiche |
Psycho-Education | Voir la fiche |
Nom de l'item | Echelle où est évalué cet item |
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Retrait social | SRFSS |
Retrait social | HEN |
Indifférence/manque d’affection pour la famille, les amis | EBS |
Indifférent à l’environnement (personnel, visiteurs, patients, environnement physique) | EBS |
Réduction de la vie sociale | NSA |
Asocialité comportement | BNSS |
Asocialité expérience interne | BNSS |
Social : relations familiales | CAINS |
Incapacités à vivre des relations étroites ou intimes | SANS |
Participation à des groupes et activités | MASS |
Relations avec les amis et collègues | SANS |
Sentiments et motivations concernant les relations proches et attentionnées | MAP-SR |
Expressivité relationnelle | NSRS |
Diminution de l’élan social | SDS |
Evaluation globale de l’anhédonie et du retrait social | SANS |
La dimension autistique telle que définie par Eugen BLEULER en 1911 (Dementia praecox ou le groupe des schizophrénies) est un repli dans un « monde pour soi » avec prédominance « morbide de la vie intérieure » ou « pathologique de la vie interne », aux dépens des relations avec le monde extérieur (détachement de la réalité).
BLEULER précise que pour le "schizophrène autiste", le « défaut de rapport affectif » ne correspond pas à une « perte de la fonction du réel », mais du maintien d'un monde à soi, d'où le terme autisme du grec auto, soi-même
KANNER ( 1943 ) l’autisme n’est pas seulement une conséquence tardive du processus schizophrénique mais inversement comme un tableau spécifique, une entité à part entière, primaire, précoce, néonatale. ASPERGER ( 1944 ) insiste sur cette persistance dans le temps de la personnalité autistique.